A partir des années 1850, l’apparition de matériaux industriels comme le mâchefer (résidu de combustion de la houille) ou le ciment révolutionnent la construction en pisé.
Le mâchefer est mélangé avec du ciment ou de la chaux. Des bétons maigres, formés de cailloux, sable et ciment voient également le jour.
Leur mise en œuvre est similaire à celle du pisé de terre : le mélange est humidifié, placé dans les coffrages entre les deux banches et tassé avec un pisoir. Ce sont donc les mêmes maçons, avec les mêmes outils et les mêmes gestes qui réalisaient ces nouveaux types de pisés en mâchefer et en béton. C’est pourquoi il est fréquent d’observer des constructions mixtes avec des parties en mâchefer ou en béton (soubassements ou façade principale par exemple) et d’autres parties en pisé de terre.
Ces nouveaux pisés étant beaucoup plus résistants à l’eau que le pisé de terre, ils reçurent un grand succès, notamment après les inondations catastrophiques de 1840 et 1856 qui détruisirent des centaines de maisons en terre sur la rive gauche du Rhône.
Ces nouveaux matériaux pisés ont connu un développement considérable dans l’agglomération lyonnaise et ont été utilisés par les plus grands architectes : Tony Garnier (quartier des Etats Unis, Hôpital de Grange Blanche), Robert Leroux (Hôtel de Ville de Villeurbanne), Michel Roux-Spitz (théâtre de la Croix Rousse). Avec la raréfaction du mâchefer et l’avènement du béton armé, les maçonneries de mâchefer et de béton maigre ont cessé d’être utilisées dans les années 1950.
Si les appellations « pisé de mâchefer » et « pisé de béton » ont parfois été employés, le « pisé » renvoie encore aujourd’hui à la technique originale de la terre compactée en coffrage.
Félicitations, un blog tout à fait intéressant.