Tous les pisés ne se ressemblent pas : leurs couleurs, leurs mises en œuvre ou leurs granulométries (taille et quantité des grains constituant la terre) varient suivant les constructions et leur localisation.
Ces différences sont liées à la diversité des terres à bâtir à Lyon.
Ces terres proviennent de moraines glaciaires. Ce sont des couches d’argile, de sable, de graviers et de cailloux laissés par les glaciers qui couvraient la région lors de la dernière époque glaciaire.
D’épaisses couches de moraines couvrent encore largement les parties hautes de la ville (Croix-Rousse et Fourvière). Elles forment une terre de couleur ocre, jaune ou brune, qui présente de nombreux cailloux (galets) dont certains font plusieurs centimètres de diamètre.
Également sur les hauteurs et les balmes se trouvent des lentilles de lœss, matériau très fin de couleur ocre, composé de grains de taille microscopique (limons et argiles), issus d’anciennes moraines et déposés par le vent.
Plus proche des fleuves, les moraines ont été mélangées à des dépôts alluviaux donnant une terre de couleur grise ou jaunâtre.
Cette diversité des terres est visible dans le patrimoine en pisé de l’agglomération lyonnaise. Suivant les quartiers, les pisés présentent de grandes variétés de couleur, de texture, de taille et de répartition des grains.
Ces terres ne présentent pas toutes les mêmes qualités constructives. C’est pourquoi le maçon adaptait la mise en œuvre du pisé en fonction de la matière utilisée.